Grosse rentrée pour Stephen King. Alors que Ça Chapitre 2 sortait tout juste au cinéma, il a publié son nouveau roman The Institute le 10 septembre (pas de date annoncée pour la France). Roman qui, à son grand malheur, trouve des résonances avec la situation politique actuelle aux États-Unis. Dans plusieurs interviews, il explique l’origine de son roman et comment il fait écho au gouvernement de Trump, qu’il passe son temps à critiquer sur Twitter.

La genèse de The Institute

Stephen King résume lui-même The Institute ainsi : “Je dirais que c’est une histoire à propos d’enfants détenus prisonniers dans un endroit vraiment mauvais, pour exploiter leurs habilités psychiques spéciales.

On sait que pour ses personnages d’enfants il s’est inspiré de ses petits enfants. Même s’il dit que comme pour la plupart des grand-pères, ils ne pensent à lui que pour “les clés de la voiture, ou un petit peu d’argent”. Ses propres enfants sont trop âgés et son enfance à lui est bien trop lointaine, il a donc observé ses trois petits fils pour écrire des personnages d’enfants crédibles, et il leur a d’ailleurs dédié le roman.

Il aime écrire sur les enfants car “ils ont un regard unique, et ils sont plutôt vulnérables dans un monde adulte”. Il voulait les voir “combattre le pouvoir”.

Il explique à The View que quand il a commencé ce livre, il voulait simplement écrire une histoire sur “des enfants sans défense qui sont enfermés et qui doivent s’unir pour combattre ces cruels adultes qui procèdent à des expériences sur eux”. Il pensait surtout aux expérimentations de la CIA du début des années 50 et aux expériences dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale.

Dans son interview pour Good Morning America, Stephen King explique : “J’essaye de séparer mes opinions politiques de mes histoires mais la frontière est mince, comme une membrane poreuse que les idées traversent.” Parce que les gens aiment les histoires, s’ils veulent des news ils peuvent en avoir ailleurs.

“Mais parfois la vie suit son cours et imite l’art.”

The Institute et Trump

Alors qu’il était en train de ré-écrire son roman après son premier jet, la fiction est devenue réalité. Vous n’avez pas pu manquer l’information : aux États-Unis, les enfants d’immigrés renvoyés chez eux sont aujourd’hui enfermés dans des cages à la frontière. Il s’est alors dit que c’était comme dans son livre.

Le sujet est délicat en promotion : Stephen King est connu pour sa haine envers Trump et son gouvernement, et peu de médias, qui l’accueillent pour son livre, ont envie de s’étaler sur la question pour ne pas s’attirer les foudres du président. Si le sujet passe vite à autre chose en interview, c’est chez Stephen Colbert qu’il en parle un peu plus, ironisant sur l’histoire de son livre : “rien de tout ça ne pourrait arriver aux États-Unis”.

Il rappelle que quand il a commencé son livre, l’idée d’emmener les enfants aux frontières n’était pas encore envisagée. “Beaucoup de monde est devenu très nerveux depuis que Trump a été élu président. J’avais aussi ça en tête. Et l’idée que dans l’esprit de Trump, toutes les personnes qui viennent du Mexique sont mauvaises. (…) On vit une période sombre.”

Il ajoute qu’il bloque toujours le président sur Twitter parce qu’il a “une tolérance très haute pour la connerie mais parfois ça atteint un tel niveau qu’il faut tout couper”.


LAISSER UN COMMENTAIRE

Merci d'écrire un commentaire !
Merci d'entrer votre nom