Vanity Fair a dévoilé les premières images exclusives et quelques révélations sur la mini-série Le Fléau, et son casting époustouflant.

Whoopi Goldberg dans le rôle de Mère Abigail, 108 ans. Par JAMES MINCHIN/CBS.

Au début de la pandémie de coronavirus, la mini-série qui adapte Le Fléau de Stephen King était toujours en tournage à Vancouver, d’après James Marsden qui joue Stu Redman. Depuis, aucune nouvelle de la production.

Toujours prévue pour la fin d’année sur la plateforme américaine CBS All Access, la série se développe dans l’ombre d’une pandémie réelle. “Je voulais écrire sur la bravoure. A un moment donné, les gens doivent résister” a expliqué King sur son roman qui en version originale s’appelle The Stand : littéralement “la résistance”. Car les gens que l’on suit sont bien ceux qui ont résisté à la terrible grippe qui tue 99% de la population, et qui résistent aux tentatives de prise de pouvoir de Randall Flagg et de ses adeptes, le terrible homme en noir, le méchant du Stephen King Universe.

Stephen King lui-même a fini par admettre que les images que l’on voit de cette pandémie font penser au Fléau, même si le virus n’est pas aussi mortel et n’a pas la même origine. La mini-série de 9 épisodes lui permettra cependant de terminer son histoire puisqu’il écrit le dernier épisode, qui sera un épilogue à son roman.

“Il s’agit des questions fondamentales de ce que la société doit à l’individu et de ce que nous nous devons les uns aux autres”, explique le showruner Benjamin Cavell. “Au cours des dernières années, cependant, nous avons en quelque sorte tenu pour acquise la structure de la démocratie. Maintenant, une grande partie des fondations s’effondre. Il est intéressant de voir une histoire sur des gens qui la reconstruisent à partir de zéro.”

Jovan Adepo (Larry Underwood) et Heather Graham (Rita Blakemoor). Par ROBERT FALCONER/CBS.

La mini-série remaniera la chronologie du livre de King, ce qui signifie qu’elle ne se déroulera pas de la même manière linéaire que la première adaptation de Mick Garris avec Gary Sinise, Molly Ringwald, Jamey Sheridan… qui a été un succès d’audience pour ABC en 1994.

Quand cette nouvelle série démarrera, la super-grippe aura déjà frappé. Le premier épisode, réalisé par Josh Boone, s’ouvre sur des survivants masqués et avec des équipements de protection nettoyant un quartier plein de morts à Boulder, dans le Colorado. Ces hommes et ces femmes sont parmi les derniers de l’humanité, essayant de relancer la société. Chacun d’eux est immunisé contre le virus Captain Trips qui a anéanti tous ceux qu’ils connaissaient.

La survenance de l’épidémie sera montrée à grands recours de flash-backs.

Amber Heard (Nadine Cross) et le jeune Gordon Kyle Diez Cormier (Joe). Par ROBERT FALCONER/CBS.

“Il y a d’abord le chaos, puis la réintégration” a déclaré King à propos du Fléau. “Il s’agit donc de savoir si les choses se réintègrent d’une manière qui est bonne ou d’une manière qui est hitlérienne et mauvaise. Cela pourrait aller dans les deux sens, donc je voulais écrire à ce sujet. Je voulais mettre ces deux forces en conflit.”

Les personnages seront aussi modernisés, notamment celui de Frannie Goldsmith (joué par Odessa Young) qui apprend sa grossesse au début de l’épidémie. Elle est immunisée mais ne sait pas si son bébé le sera. “Nous nous concentrons beaucoup sur cette histoire de Fran et du bébé”, explique l’autre showrunner, Taylor Elmore. “Quelles sont les motivations d’une femme moderne dans cette position, une gamine de 20 ans qui est enceinte à la fin du monde ? Elle est une force formidable dans cette histoire.”

“Elle est à la croisée des chemins entre cette responsabilité et le fait qu’elle se demande si ce n’est pas mal d’amener des enfants dans un monde en déroute ?” dit Young. “Est-ce vain s’il n’y a aucun espoir pour l’humanité ? Même après que le virus soit passé, est-ce un acte de cruauté de continuer l’humanité ?”

Elle est également l’une des rares survivantes qui n’est pas complètement seule. Son voisin bizarre, Harold Lauder (joué par Owen Teague, qu’on a vu dans Ça dans le rôle de Patrick Hockstetter), semble également être immunisé, et il nourrit un béguin gênant pour elle. Il prétend qu’il veut la protéger, mais peut réellement voir cela comme sa chance de la contrôler.

“Frannie est très en conflit avec ce qu’elle pense d’Harold” a déclaré Elmore. “De toute évidence, c’est une relation énorme dans le livre qui est explorée d’une manière spécifique, et nous prenons des petites libertés avec, qu’une actrice comme Odessa peut utiliser pour vraiment faire que ce personnage soit moderne.”

Frannie finira par trouver un compagnon beaucoup plus sûr en Stu Redman (joué par James Marsden). “Quand nous le voyons pour la première fois, il est dans une pièce fermée à clé dans laquelle il y a des gens en combinaison qui interagissent avec lui, et ils ne lui disent pas ce qui se passe”, explique Cavell. Un flash-back le ramène alors à la station-service où une voiture hors de contrôle percute les pompes. À l’intérieur de la voiture se trouvait le Patient Zéro, un travailleur d’un laboratoire américain d’armes biologiques qui s’est échappé juste au moment où il a été fermé. Avec lui s’est échappé le virus qui mettra fin au monde.

Alexander Skarsgård (Randall Flagg) - Le Fléau / The Stand
Alexander Skarsgård (Randall Flagg). Par ROBERT FALCONER/CBS.

Si le charismatique Alexander Skarsgård (frère de Bill, celui qui a récemment interprété Grippe-Sou dans Ça) semble interpréter un Randall Flagg plus vrai que nature, il ne sera pas le seul méchant de l’histoire. Il recrute rapidement Lloyd Henreid toujours enfermé dans une prison alors que tout le monde est mort, joué par Nat Wolff. “Que se passerait-il si vous deviez assister à l’apocalypse de l’intérieur d’une pièce verrouillée ?” dit Cavell.

Dans Le Fléau, Randall Flagg est le nécromancien que l’on connaît du multivers de Stephen King, il a des pouvoirs mais il a aussi besoin d’être adulé, suivi. “Flagg est si beau, il est une figure de Dieu semblable à un lion. Avec des cheveux parfaits et… et aussi, il y a une douceur dans la performance d’Alex qui, je pense, est fascinante. Alex joue de façon à ce que vous ressentiez non seulement de la sympathie pour ce personnage, mais compreniez aussi pourquoi il est si facile pour les gens de se sentir attiré vers lui. Il est juste magnétique, il est absolument fascinant à regarder. Il galvanise en tant que leader.” explique Elmore.

Comment tout cela va-t-il se jouer dans les mois qui viennent ? Est-ce que les gens auront envie d’histoires de pandémies ? King aussi s’est posé la question. “Je ne sais pas si quelqu’un voudra regarder la série à la suite du coronavirus”, a-t-il dit. “Le livre se vend – Le Fléau, le roman se vend – alors…”. Il expliquait dans sa conversation avec John Grisham que lire de l’horreur dans ce genre de contexte permet de relativiser, de se dire que ça pourrait être pire.

On pourrait dire que King a bâti sa longue carrière sur la thérapie par l’exposition, livrant histoire après histoire, ce qui rend les gens confrontés aux pires choses imaginables. Mais pour chaque clown tueur qui change de forme ou chaque père fou dans un hôtel vide, il a également imprégné ses récits d’optimisme et de décence. Si Cavell et Taylor ont fait leur travail, Le Fléau en sera imprégné de même.

Les personnages se sacrifient les uns pour les autres. Les méchants de King dans cette histoire nous refroidissent souvent en cédant à leurs pires impulsions, mais ses héros pensent toujours au-delà d’eux-mêmes. Ils résistent pour quelque chose de plus grand.

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