Encore une fois cette année, le Comic Con de San Diego est l’occasion d’annonces et de révélations en tous genres. Cette fois on entend beaucoup parler de Mr Mercedes, de Ça Chapitre 2 et de la série Castle Rock. On vous fera évidemment des articles récap mais on ne pouvait pas attendre pour vous partager cette pépite : Hulu a dévoilé cette nuit un documentaire sur l’univers de Stephen King, alors qu’ils entament la dernière ligne droite de la promotion de Castle Rock qui débutera le 25 juillet.
L’équipe de production entière de Castle Rock s’est déplacée dans le Maine pour filmer ce documentaire sur les lieux et événements de l’enfance de Stephen King, qui ont influencé son travail. On retrouve des interviews de J.J. Abrams, Sissy Spacek (Carrie, Castle Rock), les créateurs de la série, et des spécialistes de Stephen King sur ses histoires préférées, l’enthousiasme de ses fans et la géographie de certaines histoires. On y voit également des images inédites des premiers épisodes de la série, qui ne figurent dans aucun trailer.
Puisque la raison même d’exister de ce site est de rendre l’information disponible aux francophones, évidemment nous avons retranscrit tout ce que nous apprenons dans ce documentaire sur Stephen King et son Maine.
Notre transcription du documentaire sur Stephen King
Chapitre 1 : les origines
Dave Holmes : “Les lieux hantés ont souvent été une matière première aux écrits de Stephen King. C’est parce que les lieux qui ont inspiré la plupart de ses histoires ont des histoires sombres elles-mêmes.” Il explique qu’il a lu en premier Christine. Il voulait une bonne frayeur, mais a eu bien pire. Il insiste sur le sentiment de crainte qui règne dans chaque livre de King à tel point qu’il devait se répéter “Ce n’est qu’un livre ce n’est qu’un livre”, mais l’était-ce réellement ? Chaque ville américaine a ses lieux hantés. Dave Holmes va nous guider à travers les lieux sombres qui ont inspiré la ville fictive de Castle Rock à Stephen King.
On y voit Gerald Winters, le célèbre libraire qui tient une boutique de livres et objets de collection spécialisée dans Stephen King, à Bangor (ville de King), expliquer que Castle Rock est présente dans beaucoup d’histoires de King : Cujo, The Dead Zone, Le Corps, Bazaar… C’est la ville sur laquelle il a le plus écrit dans ses livres.
J.J. Abrams, producteur de la série Castle Rock : “La série c’est comme lire des romans épiques de King : on a pu prendre ce monde qu’il a créé et raconter une toute nouvelle histoire sans se limiter”.
La série commence à la prison de Shawshank (Les Evadés), et continue en explorant le reste de l’histoire sombre de la ville.
Sam Shaw et Dustin Thomason, co-créateurs : “Quand on a commencé ce projet, la dernière fois que Stephen King avait écrit à propos de Castle Rock c’était en 1991 ou 1992. On devait raconter ce qu’il en est maintenant.” Et ceci grâce aux indices que King a pu laisser dans toutes ses oeuvres.
Premier stop à Durham (Maine) où King a passé son enfance, et où se déroulaient ses premières histoires car il connaît la ville par cœur, et donc ce qui pouvait y arriver de plus sombre.
Tia Howe, historienne de Durham, et fan de Stephen King : “Tout est mort par ici. Les boutiques ont fermé… C’est très calme et ça n’a jamais vraiment bougé… Ce qui donne à la ville une ambiance fantomatique. De par ce calme on est en capacité de se connecter au côté sombre.” Selon elle, la ville a influencé King dans sa passion pour l’horreur. “Chacune de ses histoires a quelque chose à voir avec un événement qu’il a vécu. Stephen et un de ses amis ont vu le corps d’un homme être remonté d’un étang. Cela rejoint l’histoire de ‘Le Corps’.” Elle s’amuse donc à reconstituer le puzzle de l’inspiration de chacune de ses histoires : il se pourrait que Carrie vive dans une rue de Durham, Brickyard Hill Road, où se trouvent des constructions à l’abandon et un vieux cimetière. “Il veut que l’on sache ce que c’était pour lui de grandir ici.”
Chapitre 2 : Derry
King est parti de Durham après le lycée. Il est allé au collège pas loin de Bangor, où il vit toujours principalement, et c’est sûrement l’endroit qui l’a le plus inspiré.
Stu Tinker (organise des tours de la ville de Bangor, détenait une librairie spécialisée sur King) : “Steve a toujours maintenu que pour être un écrivain à succès, tu dois beaucoup lire et beaucoup écrire sur ce que tu connais. Ce qui explique pourquoi tout se passe dans notre coin.”
Sa ville est tellement présente dans son oeuvre que même les fictives y font beaucoup penser : Derry, qui est au centre de Ça, est une copie de Bangor. Stu explique que la scène de début de Ça vient d’un matin où King marchait et a vu de l’eau couler dans un caniveau, et “qu’il transformé une chose aussi simple en un roman fantastique de 1200 pages”.
On fait ensuite un tour de Bangor avec Stu qui nous montre ce qui lui a inspiré les Friches de Derry, où les gamins dans Ça jouent toujours, et où se trouve l’entrée des égouts, dans la réalité comme dans la fiction. Le cimetière Mount Hope lui a inspiré Simetierre, il y allait quand il était à l’Université car c’était un endroit calme. Certains noms de personnages de ses premières histoires viennent des pierres tombales… dont une a “Carrie” d’inscrit ! C’est comme ça que King fonctionne : il se promène, il engrange des infos ou des noms, et un jour ça fait une histoire. On y voit aussi l’inspiration pour Randall Flagg : une boutique qui appartient à un certain R.M. Flagg, il en a repris une initiale et le nom de famille, tout simplement. Beaucoup de corbeaux sont présents également à Bangor (la forme que Randall prend pour se déplacer).
L’hôpital psychiatrique des années 90 de Bangor est son inspiration pour Juniper Hill, l’asile que l’on retrouve dans les livres les plus effrayants de King. “Si un bâtiment à Bangor doit être hanté, ce serait forcément celui-ci. Il me fait une impression terrible” ajoute Stu.
Chapitre 3 : la malediction
Pour ses histoires, King s’est également servi des légendes de malédictions des natifs américains, et du pouvoir qu’ont ces malédictions sur les lieux.
Leslie Rounds (musée de Saco), a étudié l’histoire des maledictions les plus anciennes et plus célèbres de la Nouvelle Angleterre et raconte longuement une histoire de malediction au 17e siècle (une indienne, femme d’un chef sorcier, se venge de blancs qui ont tué son enfant dans la rivière : en retour, chaque année plusieurs blancs s’y noieraient également). Les gens qui vivent près de la rivière Saco croient toujours en cette malédiction, d’autant que chaque été des personnes se noient. “L’idée de vivre proche d’une rivière maudite qui un jour va vous attirer à elle, c’est terrifiant.”
Ce sont de telles histoires qui ont influencé les travaux de King. Mais aussi des horreurs bien réelles : le passage de Ça où Adrian se fait tuer par Grippe-Sou après avoir été jeté d’un pont est l’histoire vraie de Charlie Howard, mort noyé à Bangor après être passé par dessus un pont. La peur d’offenser les proches de Charlie et de faire de la mauvaise publicité à Bangor a poussé King à créer une ville fictive.
Chapitre 4 : les démons
Selon Gerald Winters, les gens qui viennent dans sa boutique sont perturbés par la ville. “Son écriture amène les gens à leur part d’ombre. Les livres les affectent plus profondément qu’il ne le souhaite.”
La noirceur que King crée peut avoir un effet puissant sur ses fans : Gerald a fait la rencontre d’un fan, un soir, qui s’est emparé dans sa boutique de la hache de Jack Nicholson (qui a servi dans le tournage du Shining de Kubrick), et a dit “je vais libérer ces démons” en la brandissant au-dessus de sa tête. La police est intervenue avant qu’aucun mal ne soit fait.
Chapitre 5 : Shawshank
La prison de Shawshank est inspirée de la prison d’état du Maine, tellement horrible qu’en 2002 l’État l’a détruite.
Peggy McCrea est une historienne ayant étudié le passé terrifiant de cette prison, qui était adepte de punitions barbares, et qui est restée ouverte malgré des incendies qui ont brûlé des prisonnier vivants dans leurs cellules. Pour le premier chef de la prison, il fallait souffrir pour s’expier de ses péchés. Il y avait des donjons dans la prison où les prisonniers étaient enfermés, confinés seuls. L’idée était de les marquer au point de ne jamais leur donner envie de revenir. Beaucoup de gens sont morts dans cette prison : meurtre, suicides, incendies… “Ce serait un endroit très confortable pour un fantôme”.
Puisque les lieux sont si importants pour King, les créateurs de la série ont décidé de mettre Castle Rock, de nos jours, au centre de leur histoire.
Chapitre 6 : Bienvenue à Castle Rock
Sam Shaw et Dustin Thomason : “On voulait trouver une ville qui ressemblerait à un Castle Rock après la tempête. On a passé beaucoup de temps dans le Maine à essayer de ressentir ce que serait Castle Rock maintenant. Mais Castle Rock est beaucoup plus étrange en réalité que la plupart de villes du Maine déjà représentées à l’écran. Elle a beaucoup de cicatrices des désastres décrits dans les romans.”
Il y a dans la série différents niveaux d’easter eggs (références au Stephen King Universe). La série en elle-même est un easter egg géant. Et c’est à ce moment qu’arrive Sissy Spacek : l’actrice qui a incarné Carrie dans l’adaptation de Brian de Palma et qu’on retrouve dans la série dans un nouveau rôle. C’est un exemple d’easter egg. “Combien d’opportunités aurai-je de faire quelque chose de si tordu !” s’exclame-t-elle.
Les créateurs évoquent Cujo, qu’on avait repéré dans le trailer. Pour eux, chaque référence à un autre livre de King servira à l’intrigue de cette première saison. “Castle Rock n’est pas qu’un lieu qui prend vie, c’est l’apogée de tous les lieux et les souvenirs de la vie de Stephen King.”
Gerald Winters : “King crée un univers de livres centrés sur 3 villes. Mais il les décrit si bien que chaque fois qu’un nouveau King sort, vous avez l’impression de rentrer à la maison.”
“On espère que ce sera une bonne introduction à son univers pour les personnes qui n’en ont jamais lu. Les fans absolus seront récompensés avec les autres niveaux d’easter eggs.”
J.J. Abrams : “Stephen King crée ces mondes, ces histoires, et sait comment faire pour que vous y croyiez.”
Que sait-on de la série Castle Rock ?
Castle Rock est scénarisée par San Shaw et Dusty Thomason, pour une diffusion sur Hulu aux Etats-Unis à partir du 25 juillet 2018. Les 3 premiers épisodes seront diffusés ce soir-là, puis le rythme d’un par semaine. Pour le moment, une seule saison est prévue et aucune diffusion française n’est annoncée.
La série est prévue sur le même modèle que Fargo, True Detective ou encore American Horror Story : chaque saison sera indépendant des autres. Elles seront quand même intimement liées, à la manière du Stephen King Universe.
C’est une série d’anthologie qui s’inspire directement du Stephen King Universe. Cet univers qui relie tous les livres de Stephen King entre eux, que ce soit par un simple nom, des références plus ou moins cachées ou par des personnages communs à plusieurs livres. Chaque saison aura une intrigue différente mais s’entrecroisera avec les autres, un peu à la manière des livres de Stephen King.
“Pour la première fois, on réinvente le genre Stephen King, on explore les thèmes et les mondes qui unissent son univers, tout en caressant certaines de ses histoires les plus emblématiques.” s’est exprimée la chaîne de diffusion en streaming. « Castle Rock » est en effet le nom d’une ville imaginaire de King, où beaucoup de ses histoires s’y déroulent en partie ou entièrement, ou y font référence…
Que pense Stephen King de Castle Rock ? Comment est né le projet et à quel point s’est-il impliqué ?
La série est bien partie pour jouer avec nos nerfs niveau références à Stephen King. Il va falloir s’attendre à un paquet d’easter eggs, et les premiers sont dans le casting qu’on vous liste ci-dessous.
- Voir notre analyse du trailer #1 de Castle Rock
- Voir notre analyse du trailer #2 de Castle Rock
- Voir le trailer final et 3 teasers exclusifs
Le Casting de Castle Rock saison 1
- Bill Skarsgård jouera le rôle d’un prisonnier de la prison de Shawshank, retrouvé enfermé dans les profondeurs de la prison, un « jeune homme souffrant d’un problème légal très particulier ». Il est aussi l’interprète du terrifiant Grippe-Sou de la version 2017 du Ça de Stephen King mais a tenu à préciser dans une interview que son rôle sera aux antipodes de celui du clown.
- Melanie Lynskey dans le premier rôle féminin, qui a aussi a déjà joué dans Rose Red (série de Stephen King).
- Allison Tolman joue la sœur de Molly Strand.
- Sissy Spacek, qui joue le rôle de la mère adoptive d’un certain Henry, n’est autre que l’actrice principale dans Carrie adapté par De Palma.
- Scott Glenn jouera le mythique shérif de la ville Alan Pangborn.
- André Holland tiendra le rôle principal masculin, celui d’Henry, un avocat pour condamnés à mort qui revient dans sa ville suite à l’appel d’un prisonnier de Shawshank (joué par Bill Skarsgård).
- Noel Fisher sera Zalewski : un gardien de la prison de Shawshank qui se retrouve mêlé à la découverte d’un détenu sombre et mystérieux (Bill Skarsgård).
- Jane Levy interprétera une certaine Jackie, historienne autoproclamée de Castle Rock obsédée par la mort.
- Terry O’Quinn prendra le rôle d’un pilier de la communauté : Dale Lacy. A en croire le 2e trailer : c’est le nouveau directeur de la prison de Shawshank.
- Chosen Jacobs, dans le rôle de Wendell Deaver, le fils d’Henry Deaver. Il est aussi l’interprète du jeune Mike Hanlon dans Ça Chapitre 1.