En plus de ses conseils lecture sur Twitter (il lit environ 80 livres par an), Stephen King publie régulièrement des critiques de livres pour le New York Times. Après The Witch Elm de Tana French en octobre 2018, Lady in the Lake de Laura Lippman en juillet 2019, Afterland de Lauren Beukes, c’est au tour de Our Missing Hearts de Celeste Ng.

Our Missing Hearts de Celeste Ng sera publié en anglais le 4 octobre 2022. Aucune date connue à ce jour pour la traduction française.

Résumé de Our Missing Hearts

Bird Gardner, 12 ans, vit une existence tranquille avec son père aimant mais brisé, un ancien linguiste qui range maintenant des livres dans une bibliothèque universitaire. Bird sait qu’il ne faut pas poser trop de questions, se faire trop remarquer ou s’éloigner. Depuis une décennie, leur vie est régie par des lois écrites pour préserver la « culture américaine » après des années d’instabilité économique et de violence. Pour maintenir la paix et restaurer la prospérité, les autorités sont désormais autorisées à déplacer les enfants des dissidents, en particulier ceux d’origine asiatique, et les bibliothèques ont été contraintes de retirer les livres jugés antipatriotiques – y compris l’œuvre de la mère de Bird, Margaret, une poétesse sino-américaine qui a quitté la famille lorsqu’il avait neuf ans.

Bird a grandi en désavouant sa mère et ses poèmes ; il ne connaît pas son travail ni ce qui lui est arrivé, et il sait qu’il ne devrait pas se poser de questions. Mais lorsqu’il reçoit une lettre mystérieuse ne contenant qu’un dessin énigmatique, il est entraîné dans une quête pour la retrouver. Son périple le ramènera aux nombreux contes populaires qu’elle lui a transmis lorsqu’il était enfant, le conduira dans les rangs d’un réseau clandestin de bibliothécaires, dans la vie des enfants qui ont été enlevés, et enfin à New York, où un nouvel acte de défi pourrait être le début d’un changement bien nécessaire.

L’avis de Stephen King

Si King ne s’est que très peu essayé à la dystopie (on pourrait qualifier Le Fléau de dystopique mais ce n’est pas son genre principal), ce qu’il apprécie dans celle-ci c’est qu’elle est moins poussée, en un sens plus proche de ce qui pourrait se passer réellement. Ce réalisme lui a rendu sa lecture « bouleversante ».

Grand fan de Bradbury, il compare Farenheit 51 à Our Missing Hearts, qualifiant ce dernier de plus réaliste : si utiliser les livres pour en faire du papier toilette est moins visuel, c’est plus réaliste que chez Bradbury où les livres sont brûlés, et donc gâchés, dans un monde où les ressources manquent.

Il relève plusieurs liens avec l’actualité, notamment les bibliothèques vides rappellent la censure actuelle dans les bibliothèques scolaires américaines, et le gouvernement qui cherche des boucs émissaires politiques (Hitler contre les juifs, Trump contre les migrants, ici c’est contre les sino-américains).

Il décrit la conclusion du roman comme « splendide » et traitant du pouvoir des mots et des histoires, et de la persistance de la mémoire. 

“Il est impossible de ne pas être touché par le courage de Margaret Miu, ou d’applaudir son talent. Est-ce que son dernier mot au monde est un geste de propagande ? Oui, mais parfois il faut savoir combattre le feu par le feu.”

Enfin, King semble principalement avoir aimé le texte car il est hommage aux mots.

Lire son avis sur Our Missing Hearts

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