Albin Michel publie le 10 février Si ça saigne (traduction de If it bleeds), le nouveau recueil de nouvelles de Stephen King. Voici ce qu’il y a à savoir, les connexions avec ses autres histoires ainsi que mon avis.

Publié en anglais sous le nom de If it bleeds le 21 avril 2020, le recueil de 4 histoires arrive en France le 10 février 2021 sous le nom de Si ça saigne. Les quatre histoires (3 nouvelles et une novella) qui composent ce recueil sont :

  • Le téléphone de Mr Harrigan : Un étudiant offre à Mr Harrigan, le retraité pour lequel il fait de petits travaux, un iPhone.
  • La vie de Chuck : L’histoire de la vie de Charles Krantz en trois moments clés de son existence.
  • Si ça saigne : La détective Holly Gibney (trilogie Mr MercedesL’Outsider) est confrontée à une nouvelle enquête inquiétante.
  • Rat : Un écrivain s’isole dans sa maison de campagne loin de tout pour écrire le roman dont il vient d’avoir l’idée.

Les histoires 1, 2 et 4 sont indépendantes les unes des autres ainsi que du reste de l’univers de Stephen King, malgré quelques connexions que je recense en fin d’article. La 3e en revanche (Si ça saigne) est une suite directe au roman L’Outsider, qui est déjà une suite à la trilogie Mr Mercedes.

Mon avis sur “Si ça saigne” (sans spoiler)

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il m’a surprise. Déjà parce que le recueil, que j’ai lu en anglais, est sorti plusieurs semaines plus tôt que prévu : c’était la volonté de Stephen King pour permettre aux gens d’être occupés mais aussi de soutenir leurs libraires pendant le premier confinement.

Il est donc arrivé comme un cadeau du ciel : un nouveau King à se mettre sous la dent quand les temps sont difficiles c’est forcément bienvenue. Surtout que j’attendais avec impatience la 3e histoire de ce recueil : Si ça saigne, la suite des aventures de la détective Holly Gibney.

Pourtant, j’ai été déçue, car ce que j’avais conclu du résumé qui en avait été fait par l’éditeur n’était pas là. J’ai passé l’histoire entière à attendre un élément du résumé sur lequel j’avais porté trop d’importance et qui ne s’est jamais présenté, donc forcément… Aussi, alors que je suis très fan de ce personnage, j’ai trouvé que l’histoire traînait en longueur et ne racontait au final par grand chose d’intéressant. King nous a habitué.e.s à des récits bien plus profonds.

Et de ce côté, heureusement que les trois autres histoires sont là, car je les ai adorées.

Le téléphone de Mr Harrigan a des airs de Simetierre, Rat m’a rappelé d’une certaine façon La Part des Ténèbres, et La vie de Chuck est de ces histoires qui feront couler de l’encre quant à l’interprétation qu’on peut en avoir et quant à la poésie qui s’en dégage et, pour ces deux éléments, j’ai beaucoup pensé à Joyland.

J’ai davantage retrouvé l’univers et la patte de Stephen King dans ces trois histoires que dans Si ça saigne qui est pourtant la plus longue, la plus importante à ses yeux car il chérit ce personnage, et qui a donné le nom du recueil entier.

Alors qu’est-ce que ça signifie ? Au final certainement pas grand chose si ce n’est que ce recueil est capable de ravir les nostalgiques des histoires courtes et efficaces de King, parfois belles parfois terriblement horrifiques, à l’ancienne. Mais aussi ceux qui aiment son penchant récent pour les récits qui mêlent un peu de polar à du fantastique.

En résumé ce recueil risque de vous plaire, peu importe ce que vous préférez chez King. Mais je vous dois de conclure par un avertissement avant de terminer cette partie de l’article : si vous pouvez lire en version originale, lisez en anglais ! Je relevais dans cet article les problèmes de traduction des histoires de Stephen King en France et malheureusement, cette première édition en français de Si ça saigne a beaucoup de soucis de traduction. Et on ne parle pas que de coquilles, mais par exemple de noms qui changent mystérieusement

Dommage. Si une bonne traduction est le prix à payer pour avoir une version française plus vite, peut-être mieux vaut-il mettre plus de temps à publier pour laisser le temps (et les moyens) aux traducteurs et correcteurs de bien faire leur travail ?

Les connexions de “Si ça saigne” avec le reste de l’univers

Evidemment ne lisez pas la suite si vous n’avez pas encore lu les histoires ! Toutes les connexions des histoires de Stephen King sont à retrouver dans ce dossier.

Le téléphone de M. Harrigan (Si ça saigne – 2020)

  • On évoque la prison de Shawshank à Castle Rock dès les premières pages : la prison de la nouvelle Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank.
  • Plusieurs mentions à la ville fictive de Castle Rock très présente chez King, à son lac Castle Lake ainsi qu’à la ville de Harlow.

La vie de Chuck (Si ça saigne – 2020)

  • Felicia Anderson habite au numéro 19 : un chiffre important dans La Tour Sombre qu’on retrouve souvent dans l’oeuvre de King.

Si ça saigne (Si ça saigne – 2020)

  • On retrouve dans cette histoire Holly Gibney, dont on a suivi les aventures dans la trilogie Bill Hodges : Mr Mercedes, Carnets Noirs, Fin de Ronde, et dans L’Outsider.
  • D’ailleurs Chet, le nouvel Outsider, était présent à l’assassinat de Kennedy : une possible connexion avec 22/11/63 ?
  • Holly donne rendez-vous au numéro 19 de la rue Lafayette : un chiffre important dans La Tour Sombre qu’on retrouve souvent dans l’oeuvre de King.
  • On retrouve également Ralph Anderson avec qui Holly Gibney a fait équipe dans L’Outsider.
  • Mention d’une autre ville très présente dans les histoires de King : Harlow.
  • Chapitre “16 décembre 2020” :
    • point 9 : Dan rappelle à Holly qu’elle a surnommé Ondowski, qu’elle pense être un outsider, “une chose, un ça”, ce qui n’est pas sans rappelé le Ça du roman de King du même nom et ses mêmes travers (métamorphe, se nourrit de la peur).
    • point 14 : une nouvelle référence à Ça et à la multiplicité des mondes dans la mythologie de King quand Brad dit “Maintenant je pense que je pourrais croire à n’importe quoi, des saucisses volantes aux clowns tueurs. Parce qu’il y a vraiment un deuxième monde.”
  • Holly menace de dévoiler les agissements de Chet au journal Inside View, celui-là même qui a traité l’affaire de la nouvelle L’Oiseau de Nuit (recueil Rêves et Cauchemars).

Rat (Si ça saigne – 2020)

  • Chapitre 5 : La phrase “Everything was eventual” (“Tout était fatal”) n’est pas sans rappeler le nom d’un autre recueil de nouvelles de Stephen King : Everything’s Eventual (Tout est Fatal).
  • Chapitre 26 : Lucy conseille à Drew de faire un arrêt à Derry, ville fictive de Stephen King très (très) présente dans son univers.

3 Commentaires

  1. C était la première fois que je lisais un livre de stephen King,
    Et depuis le temps que je voulais le faire…
    Je n ai pas été déçue,
    Un super livre, avec 4 histoires surprenantes,
    Effrayantes…
    On ne s imagine pas que C est parfois la réalité de la vie…
    Ça a été très captivant que je l ai lu en 3 jours,
    C est un record pour ma part,
    Donc je le recommande pleinement.
    Bonne lecture

  2. Bonjour, SKF..!
    Effectivement je suis déjà déçu par ce recueil dont je n’arrive pas à achever la lecture (j’en suis à la moitié).
    Je n’ai pas éprouvé un tel manque d’intérêt pour un ouvrage de King depuis “Under the Dome” (dont la lecture, interrompue et reprise, m’a pris plus d’un an..!!).
    Mais c’est surtout la pitoyable traduction de Jean Esch qui pique les yeux…
    J’espère que la nouvelle mettant en scène Holly va redresser la barre. J’adore ce personnage..!! :)

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