Il nous aura fait attendre. Deux ans. Deux longues années ont séparé le premier chapitre du deuxième et cette attente, je ne l’avais pas vue venir.

Ce projet d’adaptation de Ça de Stephen King m’avait d’abord déplu. Je n’ai jamais trop aimé la version de 1990, je ne voyais pas ce qu’on pourrait faire de différent sans tout gâcher à nouveau. “Encore un King qu’ils vont maltraiter.”

Et puis, il y a eu le miracle Andrès Muschietti.

Mon avis sur le premier chapitre était déjà sans appel et je n’avais pas été autant séduite par une adaptation de Stephen King depuis des années. “Séduite” est un petit mot, j’ai été touchée en plein cœur. Enfin, un réalisateur rendait hommage à la palette folle d’émotions des romans de King, trop souvent ignorée ou bâclée, au profit d’une exagération de l’horreur. Le succès colossal du film, le nouveau public qu’il a séduit, son impact considérable sur la pop culture… Tout ça a apporté beaucoup d’eau à mon moulin d’amour pour Ça. Ces deux dernières années je crois que nous avons toutes et tous vécu au rythme du retour de Grippe-Sou. Ça a été mon cas et ce deuxième film je l’attendais autant que je le redoutais.

Ça Chapitre 2 est-il à la hauteur de Ça Chapitre 1 ? Traite-t-il les thématiques de Stephen King de façon fidèle ? Comble-t-il les manques du premier film par rapport au récit de King ? Ça Chapitre 2 est-il tout simplement un bon film ?

J’ai enfin les réponses, mes réponses, à ces questions, car j’ai eu la chance de voir Ça Chapitre 2 en avant-première. Voici ce que j’en ai pensé, sans spoiler.

https://twitter.com/StephenKingFr/status/1169658776330395649

Ce n’était pas évident et pourtant ils l’ont fait. Certes la barre était haute, l’effet de surprise du premier a pris tout le monde de court, et comment recréer cet effet ? Comment ne pas décevoir après un tel tsunami et une telle attente ?

En la jouant simple et modeste, en capitalisant sur le premier succès sans en faire des caisses.

Ça Chapitre 2 est la suite parfaite au premier et lui répond en miroir sans jamais trop en faire. L’humour, l’émotion, la cruauté, la noirceur, tout y est avec la juste dose. La cohérence de l’ensemble est bluffante.

La mythologie du livre de Stephen King est là aussi. Pas exactement comme dans son livre vous vous en doutez, comment retranscrire au mot près dans un film ce que King met des pages à nous faire comprendre et ressentir ? En adaptant. C’était la mission d’Andrès Muschietti, et la mission est accomplie.

Les différences avec le livre servent le changement d’époque (les événements des films se passent 27 ans après ceux du livre) et le média (ce qui marche à l’écrit ne marche pas forcément à l’écran), et ne desservent en rien le message de King et son histoire. Il va même plus loin que le téléfilm de 1990 qui avait mis de côté bien trop d’éléments et d’explications, sur l’origine de Grippe-Sou notamment. La mythologie est en partie ré-interprétée avec une fin qui ne comblera pas ceux qui n’aiment pas quand ce n’est pas fidèle en tout point. Pourtant les distances avec le roman sont intelligentes et justifiées, et surtout elles fonctionnent.

Mentions spéciales aux losers adultes qui ont fait un travail d’acteur de haut niveau pour coller au jeu d’acteur des jeunes comédiens du premier chapitre. Sans trop en faire. Pour les têtes les plus connues, comme Chastain, c’est moins facile de la voir comme une Bev, mais son travail se voit. Les postures, les mimiques, les répliques (Richie <3)… pas de doute, ce sont nos Ratés.

Deuxième mention pour les effets spéciaux. Les monstres sont beaux, les effets sont superbes, on en prend plein les yeux. On sent que le budget est plus important que dans le premier, les idées sont abouties avec une logique et un style inébranlables. Le tout est sublimé par le travail une fois de plus parfait de Benjamin Wallfisch, compositeur de la bande originale des deux films.

Si je devais décerner un bémol : le travail de rajeunissement par effets spéciaux des jeunes losers dans les flash back fait peur à la première scène puis on s’y habitue, mais leur taille ne colle pas (Ben est trop grand), certains visages sont trop lisses, et forcément en VO les voix ont changé. Foutue puberté.

Certes c’est du détail mais voilà ce qu’est Ça Chapitre 2 : un film sur lequel il faut chipoter pour trouver des défauts.

Bien sûr la plupart des jump scares sont prévisibles mais ce sont les codes du genre qui veulent ça, et un jump scare qu’on voit venir n’est pas un mauvais jump scare d’autant qu’ils sont moins artificiels que les “films de monstres” habituels. Ça Chapitre 2 est ambitieux, il adopte les codes des films d’horreur tout en surpassant le genre.

Ne soyez pas effrayés par la durée (2h49) ou les flash back, rien n’est à couper, tout est très bien amené avec un rythme maîtrisé, ce qui n’était pas gagné quand on connaît la construction complexe du roman de King.

Je voudrais vous dire d’y aller les yeux fermés mais je ne peux pas : ouvrez grands vos yeux et savourez, vous allez aimer ce que vous allez voir. Rendez-vous sur mon article sur les easter eggs, références et connexions de Ça Chapitre 2 pour contrôler si vous avez TOUT vu ;)

Revoyez le premier film peu de temps avant de voir ce deuxième opus et ça vous sautera aux yeux, ce travail de logique entre les deux films, ce miroir incessant, cette cohérence. Stephen King l’a dit : “Le Chapitre 2 n’est pas un sequel, c’est la seconde moitié d’une seule histoire”. C’est ce qu’on ressent, devant Ça Chapitre 2.

Je ressors de cette séance un peu triste car les événements nous bousculent autant que dans le livre. Et car c’est terminé. Cette hype internationale sur Grippe-Sou et le Club des Ratés touche à sa fin et si cela va contenter les coulrophobes, pour moi c’est la fin d’une ère.

LOSERS STICK TOGETHER

11 Commentaires

  1. Quel plaisir de savoir que tu as appréciée cette suite! J’ai également été séduite et j’ai hâte de le revoir!!

    Par contre, je pense que les gens ont tendance à oublier que King à une écriture bien particulière et que “Ça” est une oeuvre à la fois complète et complexe. Je pense que la moitié du public qui va le voir ne va pas forcément comprendre, sans compter la VF qui va une fois de plus gâcher le sens de certains dialogues par des erreurs de traduction. Je me trompe peut-être mais je pense malheureusement que le film va diviser.

  2. J’ai moi même visionner ce chapitre 2 qui est une véritable merde intégrale , le premier était plus que moyen et celui ci est un véritable naufrage .

  3. Mais du coup, il sort le 11 ou le 13 ? Parce que sur le site de mon cinéma (CGR) il n’y a AUCUNE séance avant le 13 et le 13 c’est une soirée spéciale avec les deux chapitres… Je m’inquiète ^^

  4. J’ai encore du mal a trouver les mot. Pas par ce que le film est raté, ou par ce que c’est un chef d’oeuvre…

    Juste qu’il y’a tellement de chose qui se bouscule que c’est assez délicat de parler d’une traite du film. Contrairement au 1er film, la duré est BIEN plus conséquente. Donc oui c’est lourd a digérer (qu’importe qu’on aime ou non…Alors j’imagine pas si déja le 1er n’était pas notre tasse).

    Mais ce n’est pas la sa seule complication. Si le Premier film jouer la simplicité, au niveau de la narration (contrairement au livre, il y’avais pas des va et vient avec le présent et le passé). Ici il se rattache donc bien plus au livres, et je dois avouez qu’on perd donc en efficacité…Mais pas forcément en qualité.

    La réussite du film est comme le 1er film, indéniablement le casting. Encore une fois, le jeune cast est superbe, leur apparition servent a merveille le récit. Et lie habilement passé et présent (a travers les épreuve des adulte). Quand au casting adulte, même si finalement certain aurait mériter plus de développement (Bev, Eddie ou Riche), du coup ouép un peux plus long m’aurait pas déranger ^^. Je trouve que tout le cast est vraiment formidable. Peut étre Jay Ryan qui n’est pas bien a sa place je trouve (oui j’aimer déja pas l’acteur), il est bien fade par rapport au autres. Mais pour le coup fait suffisamment le taf (grace au groupe).

    Par contre je comprend maintenant ceux que tout le monde disait sur Bill Hader. Vraiment formidable de bout en bout, avec un arc des plus touchant (même si je m’y attendez pas dit tout). Ça aurait mériter plus de temps.

    Appuyer je trouve par le génial James Ransone. J’avais vraiment l’impression de revoir le duo de gamin (ce qui était pas chose aisé). Quand a James McAvoy et Jessica Chastain je les trouve trés bon tout les deux, mais il manque un petit quelque chose de vraiment marquant a c’est deux perssonage.

    Isaiah Mustafa et Andy Bean (respectivement Mike et Stanley), sont parfait dans leur rôle. Pour le premier, il arrive parfaitement a doser la personnalité qu’on connaissait de lui. Tout en lui donnant un coté plus instable (du au fait qu’il est rester ici…et finalement qu’il a sacrifier une partie de sa vie). Quand a Bean, je vous laisse découvrir, mais il ma touché la ou je n’attendais rien de lui (du perssonage, sachant ce qu’il lui arrive dans le livre).

    Encore une fois le tout se renforce quand « l’équipe » est au grand complet. D’ailleurs tout le début du film (passer la superbe intro) qui est sordide a souhait, et assez génial. Je dois dire que contrairement a beaucoup j’ai pris plaisir a voir toutes leur scène. Même quand il sont « seul » chacun a leur tour. Si a cause du procéder de narration. On peut trouver le tout un peux longuet (je peux comprendre). Pour moi le tout a était des plus fun a suivre. Malgré 2/3 scène qui aurait mériter plus de force (avec Bill par ex ou Eddie).

    Bon j’avais enttendu dire aussi que le film était super drôle. Alors oui y’a des partie bien fun. Mais c’était pareille avec le 1er (Richie/Eddie). Et sa tombe souvent juste je trouve (Hader impérial), malgré un a deux moment pas trés bien caler.

    Quand a l’horreur, elle est plus conséquente, plus forte que le 1er film. Bien plus gore aussi et visuellement plus marquer. D’ailleurs toute la dernière partie est assez ouf. Et renvoie beaucoup de blockbuster sortie récemment au oubliette (un peux honteux quoi….pour eux, c’est un films d’horreur de base ^^). Ils se sont peut étre laisser un peux trop aller niveau CGI sur la fin. Mais je trouve que 1/ Ça a parfaitement sa place dans le récit. 2/ C’est vraiment bien foutue, rien a redire.

    Et surtout quelque chose auquel je ne m’attendais pas vraiment. Quelque chose auquel le film joue depuis le début (avec la petite blague sur Bill et de c’est fin raté). La conclusion du film…Attention c’est encore une fois personnel. Mais je l’ai trouver bien plus forte que celle du livre.

    La fin du livre était pourtant déja bien touchante (et belle), même si certaine chose me laisser perplexe. Ici c’est assez différent, mais pour donner encore plus de coeur et d’âme a ces personnages, mais aussi a notre enfance. Cela nous touche personnellement, pour avoir accompagner c’est perssonage. Mais surtout pour avoir vécu nombre de chose qu’ils on eux aussi vécu (sauf le clown ^^). A notre sens de l’amitié, notre rapport a l’enfance et au souvenir, des freaks, de tout les laisser pour compte….De tout les ratés.

    Chapeaux. Plus qu’une suite, plus qu’un nouveau chapitre. Ce film est en réalité une « continuité » parfaite avec le premier. La ou en France il a était diviser en deux, le livre est en réalité une bible. Et ici, le second film se rapproche d’avantage de ce qu’était le romans…

    Peut étre qu’on a perdu plus de profondeur avec les personnage (qu’on avait déja fouillé), mais on a récupérer du coeur…Beaucoup de coeur. Pour faire un film riche, peut étre trop, mais fait avec une énorme passion et un savoir faire qui nous marquera encore longtemps….Comme des souvenir d’été !

    « Tes cheveux sont le feu de l’hiver, la braise de janvier, mon cœur y brûle aussi ».

    8 ou 9/10

    Avec tout ca, j’ai même pas parler du génial Bill Skarsgård (toujours impeccable), plus malsain que jamais. Ou de la trés bonne BO du film, qui font ressortir les émotion au bon moment (sans parler de la qualité sonore). Y’avait tant a dire, il faut clairement un second visionnage…Et un 3éme ^^
    Je vais laisser reposer tout ca, mais for now sa reste un putain de kif (malgré quelque point négatif)!

    « Je serais toujours un Raté, et ça me va très bien. Car être Raté signifie qu’on peut tout réussir. »

    Ps : Ah est pour ceux qui disent qu’il y’a trop d’humour…Et que ca n’a pas sa place. Ça semble tellement dissonant, alors que c’est tellement juste et cohérent que je ne peux m’empêcher de crier que c’est génial. Car à quelque chose de tellement irrationnel que la peur La réponse à donner à ça, est elle aussi irrationnelle : une blague. Complètement sortie du contexte. Complètement absurde…La blague tue la peur à chaque reprise.

    Et en soit, Pennywise est un clown, un personnage sensé faire rire à la base mais qui se transforme en monstre. Et bien les adultes combattent les monstres en faisant des blagues, un juste retour des choses. Ajouté à cela une mise en scène toujours excellente, une direction artistique à tomber par terre, une ambiance sonore aux petits oignons.

    Ps2 : Caméo de vous savez qui….PARFAIT ^^.

  5. Je ressors tout juste de la séance…
    J’avais été agréablement surpris par le premier chapitre, fidèle au livre tout en prenant des libertés nécessaires et respectueuses du matériau d’origine. Même si je n’étais pas emballé par le design du clown, je suis passé outre et ai passé un bon moment.

    Place au chapitre 2, ça commençait bien (malgré une incohérence sur laquelle je reviendrai) et au fur et à mesure… Le remplissage apparaît…
    Une multitude de scènes n’apparaissant pas dans le livre (ce sont surtout les scènes des ratés jeunes qui suggèrent d’autres rencontres avec Ça… de simples scènes prétexte à de l’horreur).

    Un rythme répétitif dans une bonne partie du film (récupération des artefacts).
    Arrivés vers la fin, encore une multitude de scènes rajoutées pour ajouter de l’horreur avec un semi-prétexte d’évolutions et résolutions des personnages (ouah Bill qui noie son « frère » pour montrer qu’il se pardonne, ouah que c’est touchant et pas du tout téléphoné…).
    Quant à la fin… Sans révolutionner sa copie, elle livre quelques bons points.

    Quelques points positifs tout de même : le casting, la musique, une réalisation inspirée, et quelques bonnes idées d’ajout par rapport au bouquin (exemple : la sexualité de Richie qui ne sert à rien dans l’histoire d’où son intérêt car ça enrichit l’univers).

    Je vais par contre revenir sur 2 points qui m’ont perturbé voire agacé.
    Le premier : ce rituel de Chüd totalement réinventé avec cette histoire d’artefacts… Artefacts qui, en fait, ne sont qu’un prétexte scénaristique pour que chaque personnage soit isolé et vive une scène d’horreur… C’est fait de façon tellement grossière…

    Le deuxième, l’incohérence évoquée au début :
    La très grosse différence sur la volonté de Ça.
    Dans le film, Ça veut que les ratés revienne pour se venger.
    Dans le livre, Ça ne veut surtout pas qu’ils reviennent et fait tout pour les effrayer pour qu’ils repartent.
    Pourquoi les ratés perdraient-ils la mémoire et auraient une situation enviable (en tout cas matérielle) si Ça voulaient les voir à Derry ?
    Tout n’est pas clairement développé ou explicité, mais le fait que Ça veuille qu’ils reviennent est pour moi une grosse incohérence : Ça est avant tout une bête qui veut se nourrir (pas de véhémence ni de désir de vengeance) et elle a peur car les Ratés ont failli la tuer (c’est d’ailleurs ce qu’ils finissent par comprendre, que Ça a peur, ce qui explique énormément de choses).

    Bref, ce film n’est pas une purge mais très loin d’être à la hauteur du premier chapitre.
    Au final le gros souci : la durée du film aurait dû permettre d’exploiter/approfondir des choses + différentes (l’histoire de Ça, ses actions dans le passé, mais aussi le personnage d’Henry Bowers…).

    Je donnerai tout de même 2 petits bons points pour sa fin :
    – le fait qu’ils ne perdent pas la mémoire (ça me paraît + logique étant donné qu’ils ne font pas intervenir Maturin)
    – un sens au suicide de Stan : un peu mièvre, mais permet de redorer un peu le personnage de Stan qui brillait jusqu’alors par sa faiblesse.

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