Article publié le 28 septembre 2017

Depuis hier, l’adaptation 2017 de Ça de Stephen King est officiellement le plus grand succès mondial de l’histoire pour un film d’horreur, avec près de 500 millions $ de recettes. Un carton absolu qui pousse la presse à faire plein d’articles sur ce film pour récupérer des fans du film (et Dieu sait qu’ils sont nombreux).

Sauf que, depuis 3 jours, la presse française toute entière diffuse une fake news à propos du film, et notamment des origines de Grippe-Sou. Nous, depuis des années, tels des justiciers de l’Internet, on s’immisce dans vos conversations Twitter pour rétablir toutes les vérités sur Stephen King. Non, Stephen King n’est pas un scientifique en chaise roulante. Non, Stephen King n’a pas fait de films (enfin si, un, et franchement il vaut mieux l’oublier). Et notre nouveau cheval de bataille :

NON, STEPHEN KING NE S’EST PAS INSPIRÉ DE JOHN WAYNE GACY POUR ÉCRIRE LE PERSONNAGE DE GRIPPE-SOU DANS ÇA

Un serial-killer qui, à ses heures perdues, se déguise en clown pour amuser des enfants malades : c’est sûr que c’est tentant de faire le rapprochement. Pourtant, cela fait partie de ces légendes urbaines tenaces, qui ne vivent que parce que certains journalistes un peu trop pressés de faire du clic ne vérifient pas leurs informations.

Mais si toute la presse dit qu’il y a un lien entre Gacy et Pennywise, comment on sait, nous, qu’il n’y en a pas ? Eh bien, bêtement, parce que l’origine de Grippe-Sou est expliquée sur le site officiel de Stephen King et qu’il ne fait pas mention du tueur en série. Et que King n’a, de toute façon, jamais mentionné ce serial-killer dans les 8 milliards d’interviews qu’il a pu donner à propos de cette oeuvre.

D’autant qu’il assume ce genre d’inspiration, puisqu’il s’est servi de l’histoire du tueur en série Dennis Lynn Rader pour écrire A Good Marriage (la nouvelle Bon Ménage, en français).

Quant à savoir si le réalisateur Andrés Muschietti s’est inspiré de John Wayce Gacy pour sa version de Grippe-Sou… On n’a pas non plus trouvé la source de cette information. D’autant que dans toutes les interviews de lui que nous avons lu, il a rétabli avec son film ce que le téléfilm de 1990 ne faisait pas : le clown tueur de Ça n’est pas un humain maquillé, c’est une créature venue d’ailleurs. Ça lui tenait à cœur de rétablir cet élément, donc ce serait peu probable qu’il se soit inspiré d’un humain…

On pardonne à la presse pas très consciencieuse si elle se plie d’un erratum. Sinon, elle peut aller se faire flotter !

Et merci à “Inspiré de faits réels”, qui a fini d’alimenter en eau notre moulin de mécontentement à ce sujet, et nous a donné envie de publier ce démenti grâce à leur podcast. Ecoutez-le, il est très cool.

6 Commentaires

  1. Bonsoir, Émilie!
    Si je peux me permettre d’ajouter une pièce au “dossier”, à l’époque de la parution du roman (1986), dans une interview pour le magazine Time, Stephen King expliquait ceci: un jour, chez McDo, il avait vu un enfant hurler de peur lorsqu’un employé déguisé en Ronald McDonald lui avait tendu un ballon.
    Et aussitôt, la question s’était imposée à lui: que pouvait bien voir cet enfant que les adultes ne voyait pas et qui l’effrayait tellement? L’idée était alors présentée comme l’une de celles à l’origine du roman.
    Voilà, c’est la version que je tenais pour “officielle” jusqu’à ce qu’il en donne une autre. ;)
    Jean-Jacques

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