La version américaine du magazine Rolling Stone a fait une interview de Stephen King, l’interrogeant notamment sur sa vie, sa carrière, ses croyances et sur ce qu’il laissera en héritage. Selon la news du site officiel de King, le magazine est disponible pendant deux semaines à compter du 24 octobre.

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Edit du 4 novembre 2014 : Le site de Rolling Stone vient de mettre en ligne l’interview de Stephen King, à lire en anglais ici. En voici notre rapide résumé des informations principales :

Stephen King estime avoir, dans une certaine mesure, élevé le genre littéraire de l’horreur. Notamment parce qu’il a réussi à devenir un auteur populaire bien qu’étiqueté à ce genre : il l’a rendu plus accessible au grand public. Pourtant, il est encore très blessé de certaines critiques très dures à son égard à ses débuts, quand le raccourci auteur populaire/mauvais écrivain était encore trop présent. Encore aujourd’hui, trop de critiques n’aiment pas un livre sous prétexte qu’il contienne des éléments de fantasy ou de science fiction, sans même essayer de le comprendre.

Questionné sur son futur roman RevivalStephen King évoque la religion, très présente dans le livre. Pour lui, la “religion organisée” est un outil très dangereux qui a été utilisée à mauvais escient par beaucoup de personnes. Toutes les parties du livre sur le rapport religion/enfance est autobiographique. Il a reçu une éducation très catholique mais a toujours eu beaucoup de doutes sur des choses illogiques, notamment les raisons pour lesquelles on peut finir en enfer… Il croit aujourd’hui en Dieu parce qu’il l’a choisi. Cela rend les choses meilleures pour lui, il a quelque chose sur quoi méditer, une source de force pour l’aider à ne pas boire, ne pas prendre de drogues. Il ne sait pas s’il croit en une vie après la mort. Il ne veut pas aller au Paradis dicté par la Bible, qui lui semble trop ennuyeux. Il ne veut pas rester allongé sur un nuage en écoutant des mecs jouer de la harpe, il veut écouter du Jerry Lee Lewis ! Il croit au Diable, mais avec le temps pense de plus en plus que le Diable n’est pas une entité extérieure. Il vit en nous. L’être humain est capable du pire et va finir par s’entre tuer. L’idée de ce livre, Revival, il l’a depuis qu’il est enfant. Il a mis un an à écrire le livre, du premier brouillon à la version finale.

Malgré son expérience et ses succès, il a toujours peur de l’échec. De ne pas réussir une histoire, qu’elle soit mauvaise ou qu’il ne réussisse pas à la terminer.

Stephen King revient longuement sur ses anciennes addictions, notamment à l’alcool et à la drogue (cocaïne, de 1978 à 1986). Il a beaucoup écrit sous cocaïne, il en prenait très souvent. Mais tout cette période est très vague dans ses souvenirs. Il ne se droguait pas ou ne buvait pas quand il était avec du monde, il faisait tout ça en cachette, conscient de son problème. Pendant 8 ans il a mené une double vie : accro à l’alcool et aux drogues mais aussi auteur de bestseller et père de famille. Misery est un livre à propos de cocaïne. Annie Wilkes est de la cocaïne. Elle était sa première fan. Mais au fil du temps la qualité de ce qu’il écrivait baissait. Misery est le dernier livre qu’il ait écrit avant de devenir sobre.

Dreamcatcher a été écrit à la main, alors qu’il était à l’hôpital après son grave accident en 1999. Il l’a écrit sous Oxycontin, complètement stone. Au final il n’aime pas ce livre. Dreamcatcher est aussi un livre qui montre l’effet de la drogue sur le travail.

Son livre préféré qu’il ait écrit est Lisey’s Story : il n’avait jamais écrit à propos du mariage. Il voulait parler du monde secret que les gens construisent dans leur mariage, et du fait que même dans ce monde intime, on a toujours des secrets l’un pour l’autre.

Stephen King pense à ré-écrire La Tour Sombre  tout le temps, ça l’obsède. Pour lui, il manque une grande bataille à Jericho Hill. Cette bataille mérite d’être écrite mais il ne sait pas comment s’y prendre.

Malgré sa fortune il vit simplement. Il a une maison en Floride et vit dans le Maine. Sa seule extravagance est d’avoir plus de voitures qu’il n’en faut mais ce qu’il préfère, c’est acheter des shows télévisés sur iTunes : il n’y a pas de publicité ! Pour lui, la meilleur série de ces quinze dernières années est Breaking Bad. Il donne une bonne partie de l’argent qu’il gagne à des œuvres de charité. Mais il n’en parle pas, il ne veut pas faire de politique autour de ça, juste être utile.

Il ne se préoccupe pas tellement des adaptations. Si ce sont de bons films, tant mieux. S’ils n’en sont pas, tant pis. Shining de Kubrick n’en est pas un, il ne comprend pas qu’il soit érigé au rang de “mythe” et n’a pas pu regarder plus que la moitié de Room 237. Son adaptation préférée d’une de ses œuvres est Stand by me.

Il a adoré lire la saga Harry Potter et J.K. Rowling est une amie maintenant.

Le meilleur concert auquel il ait assisté ? Celui de Bruce Springsteen, en 1977, à la Ice Arena de Lewiston dans le Maine.

Pour lui, il n’arrive que deux choses après le décès d’un écrivain. Soit son travail reste dans les mémoires, soit l’auteur est un jour oublié. Pour lui, il ne sait pas quel héritage il laissera. Mais il n’arrêtera jamais d’écrire : “Que diable pourrais-je faire d’autre ? Je veux dire, merde, vous devez faire quelque chose pour occuper vos journées. Cela me rend heureux et ça rend les autres heureux.”

 

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