Depuis quelques mois, l’État de Floride est au centre d’une polémique qui ne cesse de faire du bruit : le bannissement de certains livres dans les écoles et les bibliothèques publiques. Parmi les victimes de cette vague de censure, des auteurs emblématiques dont Stephen King, certains de ses romans ayant été jugés “inappropriés” par des groupes conservateurs. Alors, que se passe-t-il exactement ? Pourquoi les œuvres de King sont-elles visées ? Et surtout, quelles conséquences pour les lecteurs et lectrices ? Je vous explique tout !

Un climat tendu en Floride

Depuis l’élection de Ron DeSantis comme gouverneur de Floride, le climat politique dans cet État s’est encore durci, particulièrement autour des questions de société. DeSantis a fait adopter plusieurs réformes destinées à renforcer le contrôle des parents sur les programmes scolaires et les livres disponibles dans les bibliothèques. L’objectif affiché ? Protéger les enfants de contenus jugés inappropriés. Le résultat ? De nombreux livres, traitant de questions comme le racisme, la sexualité ou les violences, se retrouvent bannis ou sévèrement restreints dans leur accès.

Stephen King n’est pas épargné. Ses romans, souvent noirs et dérangeants, sont devenus une cible pour certains groupes qui y voient des thématiques trop violentes ou immorales pour les jeunes lecteurs. Des titres comme Carrie ou Ça ont été pointés du doigt.

Pourquoi les livres de Stephen King sont-ils visés ?

Vous le savez, Stephen King ne fait pas dans la dentelle. Ses romans abordent souvent des sujets difficiles, voire tabous : la violence à l’école (Carrie), l’abus sexuel et la pédophilie (Ça), la folie meurtrière (Misery) ou encore les violences domestiques et l’addiction (Shining). Ce sont précisément ces thèmes qui dérangent certaines communautés conservatrices en Floride, qui considèrent que ces œuvres n’ont pas leur place dans les bibliothèques scolaires.

Plusieurs parents et groupes militants se sont mobilisés pour faire retirer ces livres des rayonnages, estimant qu’ils pourraient influencer négativement les jeunes lecteurs. Résultat, des dizaines de plaintes ont été déposées contre l’utilisation des œuvres de King dans le cadre scolaire.

Actualitte.com précise : Stephana Ferrell du Florida Freedom to Read Project, association qui milite pour l’accès aux livres, suggère que les 23 livres mentionnés par le romancier pourraient faire référence à ceux retirés en attente de révision dans le comté d’Escambia, situé à l’extrémité ouest de la Floride. Le comté fait d’ailleurs face à des poursuites fédérales pour ces retraits.

Stephen King réagit

Ce n’est pas la première fois que Stephen King se retrouve au cœur d’une polémique liée à la censure, et comme à son habitude il s’est plié d’un message sur son compte X pour protester. S’il n’a pas réagi davantage, King a toujours soutenu que ses romans, bien que troublants, ont un rôle à jouer dans l’éducation des jeunes. Selon lui, ils leur permettent d’affronter des réalités difficiles à travers la fiction, de développer leur esprit critique et de comprendre le monde complexe dans lequel ils vivent. Bien qu’il ait fait lui-même retirer son roman Rage des librairies, il a toujours défendu qu’il permettait de mieux comprendre et mieux appréhender ce qu’il peut se passer dans la tête d’un ado qui commet une tuerie de masse dans son école.

Les conséquences pour les lecteurs et lectrices

Alors, qu’est-ce que cela signifie concrètement pour les lecteurs de Stephen King, en particulier les plus jeunes ? Le bannissement de ces livres dans les écoles peut limiter l’accès des élèves à certaines œuvres majeures de la littérature contemporaine, ce qui est préoccupant pour les enseignants et les bibliothécaires.

Certains professionnels de l’éducation en Floride ont exprimé leurs craintes quant à l’impact de ces restrictions sur l’apprentissage et le développement intellectuel des jeunes. Plusieurs d’entre eux estiment que ces bannissements privent les élèves de ressources importantes et limitent leur capacité à comprendre des enjeux sociaux critiques.

« Je sais que Stephen King écrit généralement pour un public considéré comme adulte, mais nous avons des adultes dans les lycées. Beaucoup de ses livres ne contiennent pas de contenu qui serait considéré comme obscène ou pornographique selon les normes de quiconque », a commenté Stephana Ferrell auprès de Talahassee Democrat.

Dans un communiqué, l’American Library Association (ALA) a également dénoncé ces pratiques, qualifiant la censure de “dangereuse” pour la liberté intellectuelle et la diversité culturelle. De nombreux bibliothécaires et enseignants continuent de défendre l’utilisation des œuvres de King dans le cadre scolaire, arguant que les jeunes ont le droit de choisir ce qu’ils lisent et de développer leur propre opinion sur des sujets difficiles.

Les bannissements de livres, que ce soit en Floride ou ailleurs, ne sont jamais anodins. Ils touchent à une question essentielle : celle de la liberté d’expression et du droit d’accès à la culture. Stephen King, avec sa voix forte et engagée, continue de défendre la littérature contre la censure, et nous rappelle que la fiction est un outil puissant pour comprendre le monde.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà lu des œuvres de King qui, selon vous, mériteraient d’être défendues contre la censure ? N’hésitez pas à partager vos avis dans les commentaires !

40 Commentaires

  1. Ce sont des débiles profond,de supprimer des auteurs qui ouvrent les yeux sur le mal être de cette société surtout aux Etats Unis.alors supprimez aussi la bible ce serait mieux.

  2. On marche sur la tête la … C’est le monde a l’envers … Les abrutis devant une console de jeux est normale , un livre de SK EST INTERDIT , maison va où la !!

        • Deux affirmations, deux erreurs.
          Déjà ce n’est pas toujours la victoire du bien contre le mal, vu que c’est souvent nuancé. (Voir la victoire du mal, cf brume par exemple). Les jeux vidéos sont globalement plus manichéens et pour beaucoup tout aussi porteurs de messages et vecteurs d’émotions.
          C’est ridicule d’opposer un art à un autre, surtout quand on les connais peu/mal/pas en dehors de ce que disent les jt.

  3. Mais oui, il faut interdire la lecture de Stephen King qui dénonce les dérives de la société contemporaine, particulièrement américaine. Si la jeunesse se mettait à réfléchir, elle pourrait de détacher de la drogue et des armes à feu, entre autres. Où irait-on ?

    • Je suis tout à fait d’accord, il faudrait aussi leurs interdire l’éducation, et bien évidemment apprendre à lire, c’est beaucoup trop dangereux. Comme vous dites, si jamais ils leurs venaient à réfléchir ou irait-on ?

  4. Rien à dire, sinon que ce sont des débiles.
    Heureusement que l’inquisition n’existe plus sinon ils auraient brûlé tes livres et peut être toi avec.
    La seule réponse à leur apporter, c’est de continuer à écrire ces livres que le monde entier attend.
    Moi en tout cas j’attends avec impatience le prochain. Mes enfants au moins savent quoi m’acheter lors des fêtes d’année
    Cordialement

  5. Je suis lecteur des œuvres de King depuis l’âge de huit ans (j’en ai 54),et j’apprécie sa façon de détailler les sentiments, les craintes, les psychoses ! Cette censure est dangereuse pour la liberté de penser des jeunes. Les nazis ont employé la même méthode, car il est plus facile de contrôler une population ignare !

    • C’est Stephen King qui a donné à 14 ans, le goût de la lecture à mon fils.
      Ses livres ne relèvent en rien du politiquement incorrect et au contraire, ouvre l’esprit à l’imagination et surtout à l’empathie, et ça, ça manque énormément dans notre société.

  6. C’est affligeant… Je ne comprends même pas le principe derrière l’action, que croient-ils vraiment ? Pensent-ils sincèrement que bannir certains sujets des livres les feraient soudainement disparaître du monde et de l’actualité ? Ou que de cette manière leur enfant en serait préservé ?
    Qui se designe pour leur expliquer que ça ne fonctionne pas comme ça ?

  7. Je rejoins tous les autres commentaires, c est très dangereux de commencer de telles censures, c’est le début de la fin, c’est effectivement une des nombreuses étapes qui masquent le début des dictatures discrètes tapies sous des couverts de protection des enfants, de bonnes mœurs etc mais qui en réalité n ont pour seule vocation que de contrôler les masses, cela n est pas sans rappeler 1984 de Georges Orwell…

    • Complètement d’accord avec tout le monde. La censure et la propagande sont les outils des dictateurs. Cf Poutine… Bonne reference 1984, Bien sûr, mais aussi à la ferme des animaux, le meilleur des mondes, ou encore Fahrenheit 451. Évidemment, les conservateurs craignent king qui est très populaire et fervent opposant à Trump, de même qu’ils craignent Taylor swift pour les mêmes raisons

  8. Que penser des anciens contes pour enfants qui s’adressent à un public beaucoup plus jeunes? Le petit Poucet et ses frères et sœurs abandonnés par leurs parents en pleine forêt, les ogres qui mangent les enfants? Les sorcières qui les font cuire? Les loups qui, après avoir mangé la grand-mère, attendent les enfants dans le lit pour leur sauter dessus? Hansel et Gretel? Là méchanceté des belles-mamans dans Cendrillon et la Belle aux Bois dormant? Vite! Retirons tout ça aussi! Ces contes ont bercé mon enfance, je les adorais…Quelle connerie que tout ça!

    • Exactement, c est pour cela aussi qu’ ils ont été très édulcoré s …..a l origine, c etait plus sanglant.on ne se souvient plus qu’ au siècle dernier existait des théâtres de l horreur, situés près du moulin rouge, ou étaient jouées des scènes gorge allant très loin et c était très populaire …il y avait le théâtre frénétique en Angleterre avec cyril tourneur par ex , et scènes de cannibalisme et de sexe avec des morts…..Après ce fut la mode du spiritisme en pleine période victorienne.je ne sais plus qui a dit , la pire hérésie pour la religion, c est l être humain lui même……

  9. Je lis l œuvre de Stephen King depuis mes 13 ans et je ne suis devenu ni pédophile ni tueur en série ni clown maléfique!!! Que du contraire, cela m a permis de mieux apprehender mon metier de travailleur social. Où va t on si on commence à censurer la lecture? Il me semble qu’un certain Hitler commença par brûler des livres en Allemagne et on se rappelle ce que cela a donné par la suite…

    • Bonjour je suis entièrement d’accord avec vous, en France c’est pareil livres chansons même les gâteaux sont supprimés de leurs identités c’est honteux tout celà pour faire plaisir a certaines personnes, j’ai 76ans et suis écoeurée.

  10. D abord, SK c est du fantastique, pour la plupart, comme Ça, Simetiere, CArrie, qu’ on essaie de rationaliser pour se rassurer en trouvant des prétextes sociaux éducatifs adultes…..soit , mais tout le monde a eu peur du noir, du monstre sous le lit.pas besoin de psychanalyse à la noix, j aime les films et livres d horreur et personne n a le droit de censurer les thèmes les abordant,ça ne les empêchera pas d exister.autant censurer Shakespeare….l amerique devient aussi intolérante que les terroristes dont elle fut et est victime.

    • Les livres fantastiques, notamment ceux de SK ont une dimension autre qu’imaginaires. Il n’est pas nécessaire de se forcer à rationaliser pour le comprendre.Le côté fantastique de Carrie n’ est tellement pas ce que je retiens de ce livre, par exemple. Même “la tout sombre”! Donc je comprends que les bigots conservateurs en aient peur. Si j’étais un auteur . Je serais presque flattée de leur censure.

  11. Quand les Nazis s’en prirent à l’oeuvre de Sigmund Freud, celui-ci affirma : “l’humanité a fait des progrès : au Moyen-Âge, j’aurais été condamné au bûcher. Aujourd’hui, ils se contentent de brûler mes livres !”

  12. Les mêmes qui veulent interdire les romans de Stephen King parce que “dangereux” pour la jeunesse, sont pour la vente libre des armes à feu si “bénéfiques” pour la jeunesse…

  13. Waow je suis prof de littérature j étudie Stephen King avec mes lycéens et je suis une fidèle lectrice de ce magnifique auteur. Le censurer? Quelle hérésie!!! Clouons le bec aux essayistes, aux auteurs et à tous ceux qui font bouger le monde et tombons dans le cretinisme, l inculture pour faire des nations de moutons que l on mènera à l abattoir sans qu elles bougent une oreille.. c est cela que vous voulez pour vos enfants ?? Vous ne les aimez donc pas.

  14. Prof de litterature, j étudie Stephen King avec mes lycéens. Priver le jeunesse de ses œuvres est une hérésie totale!! Privez les aussi de toute la littérature, rendez les idiots en leur accordant que les réseaux sociaux, et les fake news…faites des crétins ….tout cela prouve que vous ne les aimez pas…

  15. Mais certains jeunes américains se voient offrir une arme à Noël, avec laquelle ils vont tuer d’autres jeunes……mais pas question d’interdire la vente libre des armes à feu.
    Les balles moins dangereuses que les mots ?

  16. J’aime beaucoup Stephen king et le principe du bannissement me paraît très excessif. Tout au plus pourrait-on assortir comme pour un film le livre “litigieux” d’une mention : déconseillé aux moins de 12 ans…
    Que cela n’empêche pas Stephen de continuer à écrire, je viens de lire Holly : formidable !

  17. Cela n’entachera en rien le génie et le succès de ce maître de l’épouvante. De plus ses histoires sont toujours traités avec réflexion et justesse.Je soutien cet auteur mais je n’arrive pas à croire que cela changera quelque chose,ni pour les conservateurs,ni pour les jeunes et encore moins pour Stephen King. C’est anecdotique

  18. J’aime beaucoup les romans de Stephen King grand maître de l’horreur dont le style littéraire est remarquable. A travers ces romans il ne fait nul doute qu’il dresse le portrait d’une société chaotique et corrompue. C’est pourquoi je l’ai découvert non pas à l’école où on essaie de préserver le plus possible les enfants de ces tristes réalités mais plus tard à l’age adulte .
    Je partage donc l’avis des enseignants ne souhaitant pas faire entrer King à l’école. Ce qui n’enlève rien à son talent. Mais on part du principe que l’école doit davantage diffuser les valeurs que des visions d’horreur. Et c’est bien normal

  19. Minable, déplorable, et pathétique. Voilà ce que ça donne de nommer un bigot inculte à un poste important. D’abord c’est les oeuvres de King, ensuite ce seront celles de Lovecraft, et pour finir ils en viendront à brûler vifs les auteurs eux-mêmes…

  20. Alex Draco
    Bonjour Je ne suis pas d’accord avec votre analyse. Et je suis fan des histoires de Stephen King. Il ne s’agit pas de brûler ses livres mais de ne pas les mettre dans un programme scolaire. Certainement parce qu’on trouve beaucoup de mots grossiers dans les dialogues. Il faut donc une certaine maturité pour lire ses livres. Ils ne peuvent pas représenter un modèle d’expression écrite. Précisément à cause de cela. Ensuite il y a beaucoup de violence dans ses romans. Ce qui n’empêche pas ces oeuvres d’être étudiées dans le troisième cycle avec la maturité et le recul nécessaire pour empêcher une lecture identification par de trop jeunes esprits.

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