Le 11 janvier dernier, Stephen King s’est indigné sur Twitter que le journal local Portland Press Herald arrête de publier des critiques de livres dans son édition du dimanche, le Maine Sunday Telegram.
The Portland Press Herald/Maine Sunday Telegram will no longer publish local, freelance-written reviews of books about Maine, set in Maine, or written by Maine authors.
— Stephen King (@StephenKing) 11 janvier 2019
Retweet this if you’re from Maine (or even if you’re not). Tell the paper DON’T DO THIS.
“Le Portland Press Herald/Maine Sunday Telegram ne publiera plus les critiques des pigistes locaux sur des livres sur le Maine, qui se passent dans le Maine, ou écrits par des auteurs du Maine. Retweetez ceci si vous êtes du Maine (ou même si vous ne l’êtes pas). Dites au journal NE FAITES PAS ÇA.”
Du haut de ses 5,11 millions d’abonnés, King a obtenu près de 9 000 partages de son tweet, argumentant que ces critiques sont vitales pour donner aux auteurs du Maine moins connus un coup de pouce. “Beaucoup d’entre eux dépendent de ces critiques pour s’acheter du lait et du pain.”
Une invective qui n’est pas passée inaperçue auprès de Portland Press Herald, qui s’est empressé de réagir sur Twitter :
These are challenging times for newspapers. But here’s an offer: If you can get 100 of your followers to buy digital subscriptions to the @PressHerald, we will reinstate the local book reviews immediately. Use the promo code KING. Deal? https://t.co/5eoqjQ2psV https://t.co/8QfGJOXdjP
— Portland Press Herald (@PressHerald) 11 janvier 2019
“Ce sont des temps difficiles pour les journaux. Mais nous avons une offre : si 100 de vos followers peuvent souscrire un abonnement numérique au Portland Press Herald, nous ré-instaurerons les critiques locales sur le champ. Utilisez le code promo KING. Deal ?”
Le code promo “CARRIE” donnait accès à l’abonnement papier et digital.
“Puisque Stephen King est intéressé par notre papier, on s’est demandés comment son influence pourrait nous aider à soutenir les journalistes locaux, ce qui est très cher” a déclaré Cliff Schechtman, éditeur en chef du journal.
Si King s’est inquiété dans un autre tweet de savoir si c’était du chantage ou une technique de vente pas très adroite, il a tout de même partagé l’offre du journal qui est bien malgré lui contraint à de grosses coupes budgétaires.
Très, très rapidement, le Portland Press Herald a atteint un nombre d’abonnés suffisant pour maintenir les critiques du dimanche :
You all are the best readers anywhere. Sincerely.
— Portland Press Herald (@PressHerald) 12 janvier 2019
We’re at our goal. Book reviews will return.
We love you Maine. We love you journalists. We love you newspapers. pic.twitter.com/i5VlQsIs5c
“Vous êtes les meilleurs lecteurs, d’où que vous soyez. Sincèrement.
Nous avons atteint notre but. Les critiques de livres reviendront.
On t’aime, le Maine. On vous aime, journalistes. On vous aime, journaux.”
Thanks to everybody who subscribed to the Press-Herald. You saved the day. There are countries where the arts are considered vital. Too bad this isn’t one of them. The paper thanked you guys. Also thanked me. (And misspelled my name.)
— Stephen King (@StephenKing) 14 janvier 2019
Évidemment, Stephen King a remercié sa communauté sans manquer d’être sarcastique : “Merci à tous ceux qui ont souscrit un abonnement au Press Herald, vous avez sauvé la mise. Il y a des pays où où les arts sont considérés comme vitaux. Dommage qu’on ne soit pas l’un d’entre eux. Le journal vous a remercié. Et m’a remercié. (Et a mal écrit mon nom.)”
Amusant ^_^, même si la réalité de la presse fait que c’est bien triste. :-(