Parce que sa justesse rend justice à l’œuvre de Stephen King. Si cette critique devait tenir en moins de 140 caractères, voici comment on pourrait résumer la nouvelle adaptation du Ça de Stephen King par Andrés Muschietti :

Vous l’aurez compris : ENFIN on tient une bonne adaptation ! Et les chiffres ne mentent pas, puisque Ça a battu des records outre-Atlantique pour son 1er week-end : on tient également un très bon film. Pas seulement un bon film d’épouvante, non. Ça 2017 est un bon film tout court. Pourquoi un tel succès ? Eléments de réponse :

  • Le casting est parfait. Sophia Lillis (Berverly Marsh) crève littéralement l’écran en une Bev enfin aussi badass que dans le livre. Finn Wolfhard (Richie Tozier) a le rôle le mieux écrit, c’est probablement le rôle d’enfant le plus drôle jamais écrit au cinéma. L’alchimie entre les membres du Club des Ratés est présente, sans trop en faire. Car s’ils sont tous amis, rappelons qu’ils sont aussi tous différents, voire rivaux vis-à-vis de Bev.
  • On rit autant qu’on stresse et c’est là la marque d’un Stephen King : son oeuvre est respectée. L’histoire est suffisamment fidèle et Andrés Muschietti nous garde en équilibre sur une corde entre cruauté et fraternité, amour et haine, beauté de l’adolescence et monstres. Et le meilleur équilibre est sans doute celui de GrippeSou, interprété par Bill Skarsgard, qui jongle constamment entre le “clown cabriolant” et le monstre dévoreur d’enfants. Si plusieurs critiques le trouvent “trop vicieux” et “à la limite du grotesque, moins subtile que dans le téléfilm”, tant mieux, car pour nous, il n’en est que plus fidèle à l’oeuvre ! GrippeSou est et doit être un clown joueur.
  • On n’est pas dans la suggestion. Ce n’est pas un thriller. C’est un vrai film d’horreur : sanglant et cruel. Stephen King n’a jamais suggéré ses monstres et ils sont si traumatisants parce que leur description est telle qu’ils nous semblent réels. Du coup, GrippeSou ne fait pas vraiment peur, et ce n’est pas vraiment ce qu’on lui demande. Il est menaçant et angoissant.
  • Le film est déjà culte. Le téléfilm risible (et qui a mal vieilli) de 1990 a traumatisé une première génération. Ça 2017 en traumatise déjà une nouvelle en explosant le box office dans chaque pays où il sort.
  • Les effets spéciaux ne sont pas bridés par un budget trop maigre. En découlent des scènes plutôt proches de ce qu’on pouvait imaginer dans le livre.
  • L’AMBIANCE ! Ce groupe de jeunes gamins de la fin des années 80 qui part à la recherche d’enfants disparus et en vient à combattre un monstre fait appel au meilleur et au pire de notre nostalgie : notre dernier été d’innocence, nos peurs enfouies… Comme le dit le réalisateur Xavier Dolan, allez-y “pour la beauté extrême, atmosphérique et magistrale de la photographie et des décors, pour le fun, pour le plaisir sans gêne et sans culpabilité, pour la présence d’esprit de Finn Wolfhard, Jaeden Wesley et les autres, allez le voir…. pour TOUT ce que le film est. Voici ce que le divertissement devrait toujours être et ce qu’il n’est rarement. Il devrait avoir des objectifs de qualité, et vous traiter avec respect pour vos goûts et votre intelligence”.

 

Ce film est si parfait qu’on souhaiterait presque qu’il n’y ait pas de Chapitre 2. Parce que s’il n’y a pas de raison pour que ça ne soit pas réussi, le chapitre 1 met la barre tout en haut. En tout cas, ce qu’on sait à ce jour de Ça – Chapitre 2 est plutôt rassurant.

 

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