La mini-série adaptée de 11.22.63 de Stephen King (22/11/63 en vf), et développée par J. J. Abrams, a été diffusée sur Hulu en février 2016, puis sur Canal + en France dès 2017. Les changements entre le livre et la série sont nombreux, et cela dès le pilote. Des changements expliqués ci-dessous, agrémentés des clins d’œil que fait la série à l’Oeuvre de King et que vous n’aurez peut-être pas remarqués et que l’on vous recense, épisode par épisode.

ATTENTION – LA SUITE DE CET ARTICLE CONTIENT DE NOMBREUX SPOILERS (LIVRE ET SÉRIE)

LES CHANGEMENTS DU LIVRE A L’ECRAN

Stephen King a répondu, dans une interview pour Yahoo TV en 2016, à certaines questions qui se posent dès le pilote de la série. Les citations entre guillemets sont donc ses réponses directes aux questions.

  • Dans le livre, le portail temporel d’Al emmène en 1958. Pourquoi est-ce en 1960 dans la série ?

“Ils voulaient rationaliser l’histoire, et cela induisait d’accélérer les délais un petit peu. Supprimer la partie du livre qui se passe à Derry était le meilleur moyen d’y parvenir”. Ce qui confirme définitivement qu’il n’y aura pas les références à Ça (voir plus bas sur les easter eggs) qui nous ont tant emballé dans le livre… (eh oui, pas de Derry = pas de tueur “déguisé en clown”). Pour accélérer l’histoire, la production a aussi changé l’année où Frank Dunning tue toute sa famille, sauf Harry. Dans le livre, cela se passe en 1958, mais l’événement a été déplacé en 1960 pour la série. Ce qui permet de se rapprocher temporellement du vrai cœur de l’histoire : l’assassinat de Kennedy en 1963.

  • Pourquoi ne pas avoir conservé le suicide d’Al ?

Dans le livre, Al se tue avant que son cancer ne le fasse pour lui. Une façon également de manipuler Jake pour s’assurer qu’il s’occupe de son plan d’empêcher l’assassinat de Kennedy. Un changement subtil et pourtant, dans le livre Al apparaît plus comme un manipulateur que comme un ami de Jake. Mais pour King, ce n’est qu’un petit changement : “Il meurt quoi qu’il arrive, donc ça ne fait aucune différence. Ce qui est génial ce sont les conseils qu’il donne à Jake qui sont disséminés tout au long des huit épisodes. Chris Cooper a assuré.”

LES CLINS D’ŒIL ET RÉFÉRENCES

Les Easter Eggs, c’est ce qui fait palpiter le cœur de tout fan de Stephen King. Le maître du frisson aime, dans chacun de ses livres, faire référence à ses autres livres. C’est comme ça que, au début du livre 22/11/63, Jake lors d’un passage à Derry, a croisé une certaine bande de jeunes qui avait récemment eu quelques altercations avec un tueur au masque de clown… Si cette référence n’a pas été conservée, d’autres l’ont été et, bonus, de nouveaux Easter Eggs ont été ajoutés. Voici la vingtaine que nous avons recensé lors de la diffusion de la série aux Etats-Unis, épisode par épisode, envoyez-nous ceux que nous aurions pu manquer !

  • s01e01 : Le livreur de lait qui casse encore et encore la même bouteille de lait, travaille pour la même laiterie que Spike Milligan, le livreur psychotique de la nouvelle Livraisons matinales (Laitier n°1) parue dans le recueil Brume, en 1985.
  • s01e01 : Pour les bilingues, il y a des clins d’œil si on a lu tout King en VO et vu la série en VO également. Dans le pilote, Jake dit au service de sécurité de Kennedy qu’il est son “number one fan”. Une expression qu’utilisait Annie Wilkes, la fan tortionnaire de Paul Sheldon dans Misery. Une référence dont Stephen King n’est pas certain si elle était dans le scénario ou si James Franco l’a improvisée. Voir.
  • s01e01 : Dans le livre Histoire De Lisey, le personnage principal explore le passé trouble de son défunt mari. Dans un flash-back, le père abusif de son mari ordonne à son fils d’aller voir un certain “Monsieur Baumer” pour avoir une coupe. C’est ce même Monsieur Baumer qui coupera les cheveux de Jake dans ce 1er épisode… Scène dans laquelle Jake lui parle de Castle Rock : ville fictive où Stephen King a notamment fait se dérouler les intrigues de Cujo et Bazaar.
  • s01e01 : Comme dans le livre, John Clayton (ex-mari de Sadie) roule dans une certaine Plymouth Fury rouge, réplique exacte de la voiture tueuse de King : Christine. On l’aperçoit encore mieux dans le s01e04 !
  • s01e02 : Quand elle ne terrorise pas sa fille, la mère de Carrie travaille chez Blue Ribbon, une blanchisserie de Chamberlain. En à croire cet épisode, il semblerait qu’il y ait un Blue Ribbon dans le Kentucky également…
  • s01e02 : La boutique dans laquelle Harry trouve refuge s’appelle Yoder’s : la même épicerie qui livre Tarker’s Mill, cette ville située tout près de Chester’s Mill et de son Dôme…
  • s01e02 : Le vendeur de ce fameux Yoder’s est Norbert Keene, le propriétaire du Derry’s Center Street Drug Store dans Ça.
  • s01e02 : L’actrice Annette O’Toole, dont le personnage accueille Jake dans sa maison, a joué le rôle de Beverly Marsh adulte dans l’adaptation télévisuelle de Ça en 1990.
  • s01e02 : Alors qu’il marche jusqu’à la maison de Harry, Jake croise des enfants déguisés pour Halloween dont certains font étrangement penser aux Enfants Du Maïs
  • s01e02 : Jake croise également un petit garçon avec un masque de clown : Carpenter a reconnu que c’était bel et bien une référence à Ça.
  • s01e02 : La fin pluvieuse de l’épisode ne sera pas sans rappeler une certaine scène connue de l’adaptation de Rita Hayworth Et La Rédemption de Shawshank : Les Évadés.
  • s01e03 : Le politicien Général Walker tient son discours dans l’exacte même église où a été filmé le discours d’un autre dangereux politicien : Greg Stillson de Dead Zone.
  • s01e05 : Encore une référence à Misery pour les bilingues : quand il taillade le visage de Sadie, Johnny utilise une expression d’Annie Wilkes : “Dirty Little Birdie”.
  • s01e05 : Le métier de l’ex-mari de Sadie est de vendre des produits d’entretien pour l’entreprise Westover Bleach. Dans Carrie, on entend parler de Westover comme étant une ville du Maine en lien avec l’activité étrange de Chamberlain.
  • s01e05 : Quand ils courent dans les rues de Dallas pleines de gens sortis voir JFK, Jake et Sadie manquent de bousculer un homme bizarre sur son vélo. Cet homme étrange n’est autre que Randall Flagg, le grand méchant de l’Oeuvre de King que l’on retrouve notamment dans Le Fléau et La Tour Sombre.
  • s01e06 : La musique qui clôt l’épisode est une cover de la chanson “Stand By Me”… et Stand By Me est aussi le nom du film adapté de la nouvelle Le Corps, parue dans le recueil Différentes Saisons.
  • s01e07 : Alors que Sadie et Jake marchent dans l’asile pour aller libérer le pauvre Bill, un homme derrière eux crie “Je suis Captain Trips !”.  Captain trips est le nom de la maladie qui est à l’origine de la quasi disparition de l’espèce humaine dans Le Fléau
  • s01e08 : Avez-vous aperçu le “REDRUM” (référence à Shining, évidemment) tagué sur un mur ? Non ? Regardez ;)
  • s01e08 : Avant que Jake ne se fasse traîner devant un parterre de journalistes, un policier de Dallas le prévient qu’il pourrait avoir une rencontre avec “Old Sparky” (comprendre “Vieille Étincelante”). Ce surnom pour la chaise électrique est le même que celui utilisé dans La Ligne Verte.
  • s01e08 : Quand Jake revient dans un présent apocalyptique après avoir réussi à empêcher l’assassinat de Kennedy, un graffiti en arrière plan indique “Captain Trips”, référence dont au Fléau. (cf épisode s01e07)
  • s01e08 : Stephen King a lui-même écrit le poème qui clôt la série, tout spécialement pour l’occasion : en savoir plus.

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