Samedi 16 novembre, sur la scène du mythique Grand Rex de Paris, Stephen King a donné une conférence exceptionnelle d’1h30 devant plus de 2800 fans.

 

Alors que les premiers fans sont arrivés très tôt samedi pour s’assurer une place au premier rang, le King est arrivé à 18h45 par l’entrée principale sous l’acclamation de la foule. Il s’est d’ailleurs amusé à faire quelques grimaces aux tout premiers, à travers les vitres de l’entrée du Rex.

 

L’entrée commence à 19h15 où chacun échange son billet contre un exemplaire de Docteur Sleep, dont 100 ont été préalablement signés et aléatoirement distribués.

Après un cocktail en sa présence réservé aux libraires et à quelques chanceuxStephen King fait son entrée sur la scène aux alentours de 20h45 (on a un peu perdu la notion du temps…). Visiblement ému par la standing ovation qui lui est réservée, il prend place dans son fauteuil rouge et nous gratifie de quelques mots en français. “Je me sens bête de ne connaître que ma langue maternelle. Les expressions françaises de mes livres viennent de mon enfance dans le Maine, au sud du Québec. Après avoir lu Zola, j’ai eu envie de lire et même d’écrire en français.”

Il est interviewé par le critique littéraire Augustin Trapenard (Canal+, France Culture) qui sera en cours de soirée rejoint par l’auteur français Maxime Chattam.

 

A propos des peurs de Stephen King : “J’ai peur des grandes foules et toujours un peu peur du noir. Comme la plupart des gens. Quand vous rentrerez chez vous, seuls dans le noir, tout peut arriver ! A l’heure où nous parlons, quelqu’un pourrait être rentré chez vous… être sous votre lit. Mais vous savez… les fous ont plus tendance à aller dans la douche… Si vous êtes venus en voiture, vous aurez peut-être une surprise en regardant dans le rétro. J’aime que vous soyez terrifié !”

C’est sur ce ton plein d’humour, de sagesse et d’humilité que King s’adresse à un public en folie qui boit ses paroles.

Pourquoi la suite de Shining ? “Danny Torrance n’a jamais quitté mon esprit. Après avoir eu un père abusif et alcoolique, après avoir croisé des fantômes dans ce fameux Overlook Hotel, il s’en va avec sa mère. Ils se retrouvent tous les deux face au monde hostile qui les attend. Les lecteurs me demandaient ce qu’il était devenu. J’étais curieux de savoir si je pouvais les projeter à nouveau dans cet univers. Sans forcément leur foutre la trouille, parce que s’il est facile d’effrayer un gamin de 14 ans, ce n’est pas évident 36 ans plus tard. Ce fut un grand défi d’écrire la suite.”

Le processus d’écriture de Stephen King : “Chaque jour, je me lève, je prépare mon petit déjeuner et celui de ma femme, je promène le chien et je nourris le chat. Je rejoins mon bureau que j’appelle ‘Woodlands’, à 100 mètres de chez moi. Je me fais un thé, je regarde la dernière page écrite la veille, et j’ai l’impression de voir un avion qui se balade sur les pistes avant de décoller. Tout est froid, et puis quelque chose se réchauffe dans mon esprit et je vois l’histoire se dérouler sous mes yeux. J’ai des idées et des fantasmes. A causes d’elles, beaucoup de monde va chez le psy et paye très cher. Moi, je ne paie pas de psychanalyste, je les écris et les gens me paient !”

Maxime Chattam lui demande s’il se fixe des limites : “Non. Je fais confiance à mon sens inné de ce qui doit être moral. Je veux que les gens lisent mes histoires, mais qu’ils sentent que dans mon esprit, il n’y a pas de limite. J’aime bien qu’ils se disent qu’ils sont entre les mains d’un auteur fou et que tout peut arriver.”

Stephen King conclue par “Je continuerai à écrire jusqu’à ce que Dieu me fasse taire” avant que l’on ne passe aux questions du public.

A l'écran à gauche Jérémy du Club Stephen King et à droite... moi !
A l’écran à gauche Jérémy du Club Stephen King et à droite… moi !

Son rapport à ses personnages : “J’ai de l’affection pour chacun de mes personnages. Il faut que je vive avec eux, que je voie le monde à travers leurs yeux. Mais je n’ai jamais compris Randall Flagg, et j’ai honte d’aimer Annie Wilks”

A propos des adaptations de ses livres :  “J’ai eu beaucoup de relations avec les réalisateurs… enfin, pas sexuelles !. Même si, à travailler avec eux, j’ai souvent eu l’impression de me faire baiser…”

Ses inspirations au cinéma : “Le bon, la brute et le truand de Sergio Leone : sa peinture de l’Ouest m‘a donné l’idée d’écrire mon propre mythe de l’Ouest”, mais aussi Les Diaboliques de Clouzot qui lui a inspiré la scène où Danny (Shining) est agressé par une femme morte qui surgit d’une baignoire. Et enfin Bambi : “le premier film que ma mère m’a emmené voir. Walt Disney fout une trouille bleue à des enfants de trois ans ! Il y a cette scène où je pouvais sentir la poudre. Bambi demande ce qui se passe à sa maman (il imite Bambi) et sa maman répond (il imite la mère) ‘Les hommes sont dans la forêt’. Les monstres, c’est nous…”

Puis il termine ces échanges par la lecture des deux premières pages de Doctor Sleep, en anglais.

 

 

22h, la soirée se termine, King salue la foule une dernière fois et laisse une masse de corps inertes, encore sous le choc d’une soirée en compagnie d’un showman simple et drôle qui vient de réaliser le rêve de nombreux de ses fans.

 

Pour vivre ou revivre cette soirée, la captation officielle :

 

Pour conclure, un grand merci à Stephen King (voir le site officiel) pour cette folle semaine. Il a réalisé un de nos plus vieux rêves à tous. Merci aux éditions Albin Michel pour la dédicace personnalisée et les diverses invitations… Merci au Club Stephen King pour cette semaine pleine d’émotions ensemble. Comme nous a dit quelqu’un cette semaine, c’est agréable que deux sites “de fans” ne se tirent pas dans les pattes… Et merci à vous tous pour vos mots, votre fidélité, votre enthousiasme et votre gentillesse. LONGUE VIE AU KING !

rex
Souvenir de la soirée au Rex… #bonheur

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